Ça sonne creux
Articles 8 novembre 2012Retour (par mail) de Sonatine Éditions. Reste à ce qu’ils me renvoient mon manuscrit… Sinon je ne pourrais pas le faire repartir pour les Éditions Ex-Aequo.
Retour (par mail) de Sonatine Éditions. Reste à ce qu’ils me renvoient mon manuscrit… Sinon je ne pourrais pas le faire repartir pour les Éditions Ex-Aequo.
il t’en reste combien sur ta liste?
13 contactés qui n’ont pas encore répondu.
3 à contacter.
Après je refais une rotation sur une sélection plus petite de ceux qui ont de gros comités de lecture.
Et je lance la prospection pour M26 😉
Cool! Bonne chance pour M26 aussi…
Aventure à suivre dans ces colonnes 😉
Bonjour Kanata,
Combien lis-tu de livres par an ?
À vue de nez, je dirais entre 15 et 20. Ça dépend beaucoup de mon rythme d’écriture (je ne lis pas quand j’écris 😉 )
C’est bien, mais pas encore assez. La première
hygiène que doit s’imposer un écrivain, c’est lire,
lire et encore lire.
J’ai lu le début de Forfait Illimité, je connais bien les techniques des lecteurs des maisons d’éditions, ils arrêtent la lecture d’un manuscrit quand ils rencontrent des “choses” rédhibitoires. Par exemple, “Les hautes tours arborent pompeusement” ne passera pas. “l’absence de véhicules” avec un “s” à véhicules non plus. “But I did what you asked for, please, oh god please make it stop!” parler en anglais, détourne d’emblée nombre de lecteurs. “Son costume d’alpaga clair est froissé, sa chemise blanche, tachée de sueur”, attention, on ne peut pas voir les taches de sueur d’une chemise, généralement placées sous les bras et dans le dos, sous un costume. “Entre marche et course, il titube le long de la double ligne jaune qui sépare la chaussée en deux”. En 2012, tout le monde a déjà vu une chaussée avec une double ligne jaune, il n’est pas nécessaire de préciser que cette double ligne sépare une chaussée en deux. Au 19 siècle, la quasi totalité des lecteurs n’avaient pas visité Paris, c’est pour cela que Victor Hugo pouvait se permettre de prendre plusieurs dizaines de pages pour le décrire. Maintenant les écrivains ne décrivent plus ce que tout le monde a déjà vu et connait…
A ton (votre…)service
Après, l’écrivain, il faut qu’il mange aussi… du coup il doit travailler, et malheureusement je n’ai pas l’occasion de lire pendant mon boulot 😉
Et dire qu’on me traite de tyran envers les adverbes lourds en -ment… La preuve que je ne le suis pas assez !
Merci en tout cas, si les amateurs comme moi avions plus de retours de ce genre, nous ferions moins d’artisanat et pourrions progresser plus vite.
Je reste perplexe sur le coup de la chemise. Je vous garantis qu’on finit par mouiller la poitrine (et plus vite qu’on ne le croit) en cas d’effort ou de peur intense. Par contre, je suis d’accord que ce n’est pas un fait qui traîne dans l’inconscient collectif… faut l’avoir vécu.
Whaouuu Groucho! Superbe remarque constructive! Bravo… Mais qui se cache derrière ce pseudonyme? Un éditeur? Un diffuseur? Un libraire? Ou tout simplement un patienté de littérature…
Le plus simple sera de garder ces points de d’interrogation et le mystère qui va avec…
Disons, que je veux bien donner quelques conseils pour éviter les désillusions des retours des maisons d’édition. Maisons qui reçoivent plusieurs dizaines de romans chaque jour, qui n’en lisent intégralement que quelques uns par semaine et qui en publient moins d’une dizaine de nouveaux par an…
Pas de désillusion de mon côté, pour cela encore faudrait-il que je me fasse des illusions…
Bonjour,
Moi qui ne suis pas de l’édition, ni de la librairie (encore que …), ni de … je trouve deux trois échos intéressants dans ton commentaire Groucho, mais l’effet “grandes lignes” qui s’en dégage, ou bien le “grosso-modo” si tu préfères, ne me convainc pas tout à fait. En revanche, pour le fait qu’il faille lire, je suis on ne peut plus d’accord.
Moins pour “l’institutionnalisation” un peu poussée que tu suggères de faire subir à la manière d’écrire ; tout cela, de plus, pour ressembler à un format type qui n’agresse pas les yeux du lecteur, et ce, dans l’espoir d’être paradoxalement remarqué ? Il n’y aurait pas quelque chose qui cloche, là ?
Comprends bien que je ne joue pas à te prendre au mot, ici. Mais si on veut aider, autant aller au bout et ne pas faire dans la demie-mesure, et faire en sorte que ses mots ne prêtent pas à confusion … c’est tellement facile de mélanger tout et n’importe quoi, y compris en donnant des conseils.
Pourquoi pas adhérer cependant au message dans son objet principal, s’il s’agit simplement là d’affirmer qu’il ne faut pas “mal écrire”.
(et on laisse le temps, le goût qui s’affine, foule d’autres choses nous faire approcher de plus en plus près, peut-être, de ce que cela peut vouloir dire, et de le comprendre pour soi. Là je rejoins donc encore une fois le conseil sur la lecture)
Groucho a raison. D’un point de vue comité de lecture, avec la masse à gérer, le moindre accroc (surtout sur les 10 premières pages) est fatidique.
Est-ce une démarche “louable” ou “artistique” de la chose… non, mais les éditeurs sont là pour faire recette, comme tout le monde, et l’offre est tellement supérieure à la demande, pourquoi perdre du temps s’il y a forcément dans la pile un manuscrit qui demandera moins d’efforts pour un résultat identique ?
…bon, tout ceci dit sans agressivité aucune, mais on croirait presque, donc…
“Cordialement”,
A.
🙂
Mais il existe aussi (peut-être) des éditeurs que la prose trop lissée ennuie … non ? Et avant de savoir jauger parfaitement, de son propre point de vue d’écrivain, à quel point on peut effectivement se restreindre et là où on se serre trop la bride … il faut avoir du métier, et savoir peut-être se donner du champ. Ce qui, à mon sens, n’est pas acquis.
On est tellement en demandes de réponses, et dans l’immédiat j’ajouterais, qu’on peut aussi prendre le tout venant de ce genre de commentaires, c’est surtout là que je voulais en venir.
C’est aussi pour ça, d’ailleurs, que je questionnais le périmètre, la zone d’action de ces conseils. Et que je disais d’emblée qu’il fallait se méfier de ce que pouvaient contenir, en embryon, de telles recommandations (pour celui qui les prononce, et pour soit, c’est à dire ce qu’on est capable d’en faire). Je comprends le recours au critère de “publiabilité”, mais je me méfie toujours assez, malgré tout, de ces observations là. (ceci rejoins les observations, certes fondées, sur le fait de ne pas trouver intéressant de décrire Paris – c’était pour aller vite, je suppose, soit, et je fais vite aussi du coup.)
Pour reprendre à la fin de mon premier “paragraphe” … il existe probablement des éditeurs qui savent aussi ne pas s’arrêter à quelques détails certes gênants, si autre chose les emporte, ou alors, je ne veux rien avoir affaire avec un éditeur. 🙂
Et plus encore, plus encore s’il est “pressé” de descendre sa pile de manuscrits à lire …
D’ailleurs, si on en est à discuter de l’importance de ces “détails”, c’est que le reste n’est définitivement pas au niveau … non ?
(de manière générale, je fais aussi un peu d’extrapolation, dans le sens où je ne suis pas farouchement opposé à la traque des adverbes …)
Mais je suis intéressé de savoir ce que ces conseils ont “dans le ventre”, autre qu’un peu d’enfonçage de portes … déjà ouvertes.
En soi, prétendre que ces conseils sont ceux qui feront un semblant de différence, ça me semble à moi, soit malhonnête, soit déséspérant. Et à ce moment là, je retourne jouer dans mon “monde de bisounours”, comme on dit.
J’imagine qu’en “cherchant” la solution pour atteindre à la publication, on ne puisse s’empêcher de trouver le moindre échange à ce sujet enrichissant, et qui sait, dans l’expectative, peut-être déterminant. Il me semble, quant à moi, que cela demeure une recherche solitaire, un parcours sommes toutes solitaires, et que la multiplication des propos, des gloses autour de l’écriture ne sert souvent que le vent que l’on veut bien faire avec … ce qui peut rassurer un temps, et qui a certainement aussi son importance. Un temps.
Mais au final, et admettons, même une fois passé le cap de la publication : le seul choix n’est-il pas de continuer à avancer,avec sa lanterne, dans le noir … ?
Ce n’est pas que je ne veux pas écouter les conseils. Je ne suis pas plus intelligent, à les refuser, qu’un autre le serait en les suivant …
Mais je fais l’impasse sur un point important : peut-être ne suis-je pas encore assez proche de vouloir (pouvoir, c’est tout comme) publier un truc, et que si je me trouvais sur ce que j’estime être le seuil, l’entrée de ce monde, je serais moins affirmatif.
Ce n’est pas exclu, loin de là … !
Entièrement d’accord, eh oui, il y a des éditeurs de cet acabit (heureusement), juste… pas ceux avec trois comités de lecture et 50 manuscrits qui rentrent par jour…
Au final, et c’est toujours MON conseil : il faut écrire ce qu’on aime… Sinon, à quoi ça sert ? Je l’ai dit et répété, si c’est pour faire de l’Argent… Écrire n’est pas la bonne voie, ou alors, il faut écrire des guides pratiques de régime minceur… C’est ça les meilleures ventes de livre en France tous genres confondus.
Outch !… Aussenwelt, c’est bien écrit !
Loin de moi l’idée d’être agressif. Seulement quelques conseils. Et je me permettais juste à l’occasion de rappeler quelques critères qui constituent la grille de lecture des lecteurs des maisons d’édition.
Par ailleurs, l’idée de s’approprier les normes ou critères existants pour mieux les chambouler est intéressante et a déjà été mis en œuvre par d’illustres prédécesseurs.
Quant à écrire pour soi c’est très beau, mais dans chaque écrivant sommeille l’envie de se voir publier. Non ? J’en veux d’ailleurs pour signe (preuve ?…) la floraison des blogs littéraires 😉 Enfin, tous ces blogueurs qui exposent leur travail doivent accepter la critique de leurs lecteurs, ce que fait très bien Kanata d’ailleurs et avec beaucoup d’humour.
Ha ! Non… J’ai pas d’humour moi ! Je suis VRAIMENT c… c’est de naissance 😉
Blague à part : À partir du moment où on rend son travail public, il faut s’attendre à la critique. Ça peut faire mal,ça peut paraître injuste, mais ça fait partie du jeu.
Groucho : à vrai dire, c’est plutôt moi qui ai fait dans l’agressif, pour le coup ! En rajoutant ce “cordialement” un peu plus haut, je comptais seulement tempérer,un peu, le côté rentre dedans de MON message précédent, pas du tien.
Il y a une interview d’un “jeune” auteur sur le blog de N. Kempf, O.Boile, qui dit sensiblement ceci : quant à son expérience, l’envoi de manuscrits aux maisons d’éditions relèverait presque du réflexe pavlovien de l’auteur.
J’adhère pas mal à cette idée, même si je suis conscient qu’elle ne peut pas représenter l’ensemble de la population “écrivante”. Ca me paraît pourtant être un bon état d’esprit, dans le sens “honorable” du terme. Ecrire pour soi n’est pas nécessairement synonyme d’écriture avec les pieds.
Je ne sais pas si de plus en plus de gens écrivent ou rêvent d’être publiés : guère plus qu’auparavant, dans l’absolu, selon moi. Internet aurait tout au plus rendu ce tout-un-chacun visible, quand il existait déjà avant. La multiplication des blogs tient peut-être à l’angoisse insoutenable, parfois, de savoir qu’on est le seul de son clan/de sa grotte/ famille /groupe d’amis /forum à ne pas “élever” la voix : “vite, que je fasse un peu de bruit moi aussi, il n’y a pas de raison qu’on ne m’entende pas, moi non plus, dans tout ce fatras.”
Cela dit, certaines personnes se prêtent volontiers à l’examen de leur écriture, par exemple, et donnent des retours certes intéressants. Une minorité, peut-être ? (comment ne pas le penser ? 🙂 )
Je reconnais par exemple que Kanata a le profil du “bosseur” de bonne volonté. Et pour tout dire, le mien se rapprocherait quand même, un peu, du paresseux pérorant (mais on fait avec ce qu’on a !)
Toujours pour la question des blogs littéraires : Internet aurait également changé les habitudes de “communication” des gens. Paradoxalement, je ne peux pas m’empêcher de croire que la multiplication des “voix” autour du “net littéraire” est directement liée à l’espoir grandissant, pour nombre d’anonymes, d’accéder au sésame de la publication ; et plus il y a de voix pour réclamer cette place, plus le bruit se répand que c’est possible pour tous, plus les communautés d’écrivains se fondent sur l’existence de ce possible, érigent des dogmes d’écriture … une sorte de “messe littéraire du pauvre” (c’est à dire pour tout le monde) ou tout se dit (et rien). Un tout qui n’est pas si stupide en soi, non, là n’est pas le problème. C’est peut-être précisément ça qui me rend agressif : la mascarade plutôt que les conseils, qui seraient éventuellement promus au rang d’outils/techniques dignes d’intérêt, et pour lesquels je suis, dans l’absolu, prêt à tout entendre et discuter.
Seulement, voilà, je ne voudrais pas avoir l’air si catégorique. 😀
Disons que j’ai tendance à préférer ceux qui n’ont pas de réponse, plutôt que ceux qui veulent en fournir de trop définitives…
Une bonne soirée,
JS
“Disons que j’ai tendance à préférer ceux qui n’ont pas de réponse, plutôt que ceux qui veulent en fournir de trop définitives…”
On va être copains Groucho 😉
Moi je n’ai pas de réponses ; que des questions, des idées et des pistes à explorer…