Covoiturage
Articles 26 novembre 2011Sur la route, c’est chacun pour sa peau. Être le premier au feu, au stop, au rond-point, faire des queues de poisson, grignoter une place… tout est permis. Mais certains décident aussi de passer outre ces comportements, et de faire un bout de chemin ensemble. Pour partager leur temps, économiser, polluer moins, être plus zen… On appelle ça le covoiturage.
Chez les écrivains, c’est pareil. Les rêves de réussite facile, de best-sellers, de revenus imposants… tous les pillages sont permis. Là aussi, il a ceux qui prennent du recul, et qui essaient de paver la route pour signaler les embuches. Pour partager leur maigre expérience, se donner un coup de boost quand le moral est dans les chaussettes, peaufiner leurs mots, être plus à l’aise avec leurs inspirations… J’ai envie d’appeler ça du colecturage.
C’est exactement ce qu’Yves-Daniel Crouzet et moi-même faisons en ce moment.
Après avoir partagé nos projets respectifs en mars dernier à Bagneux (salon Zone Franche), nous n’avons eu de cesse que de nous suivre. Dans notre rythme, dans nos traversées du désert, dans nos longues séances de réécritures et de corrections… Par blogs et pages Facebook interposés, on s’est rendu compte que nous finissions nos manuscrits en même temps. Du coup, je lis son « samouraï déglingué » et il lit mon « Marqueur 26 ». Ni lui ni moi ne sommes portés sur les grands sentiments (surtout lui, c’est un sanguinaire… SOS, SOS, je tape ce message sous la contrainte, si vous lisez ceci, appeler vite la police, je suis séquestré dans une cave humide, régulièrement roué de coups et… mince, il arrive… non, pas la batte de baseball !!) mais je trouve ça sympa 😉
Ce mec est fou ! Il ne sait pas que nous sommes dans la même cellule !
Si, mais on partage la même vue à travers nos barreaux 😛
Très bonne analogie, et très belle initiative !
Merci Nicolas, je trouve aussi. Comme ça je peux lui pourrir son texte, le faire douter. Pendant ce temps-là je reprends ses tournures, je boost mon manuscrit, je lui pique son éditeur, et c’est dans la poche… Pas con hein ? Comment ? Ce n’est pas à ça que tu faisais allusion ? 😉
Attention Yves-Daniel, il a fait la meme chose avec moi et mon livre Marquer 25 n’est jamais paru…
M’en fout j’ai un nouveau super projet : Marqueur 27
RAAHH! c’est un complot, il va le traduire en gaga*, ça va faire un malheur !
* Minute culturelle : Le gaga est le parler stéphanois pratiqué à Saint-Étienne et dans sa région.
Non, mais attend, la traduction québécois -> français m’a pris 3 ans de boulot, j’ai rien volé là moi 😉
🙂 Voila la vrai série:
Marqueur 25 en pure québécois
Marqueur 26 en français moyen
Marqueur 27 en bon gaga
/rayé de mon testament