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6 étapes pour concevoir un scénario – ÉTAPE 1

Publié par Kanata le 22 mars 2012
Ceci est l'article 3 sur 9 de la série 6 étapes pour concevoir un scénario

L’étape 1 – Faites-vous votre cinéma (le plan) (≠∞)

Osez ! Il faut se lâcher, même si cela paraît « trop gros ». Les idées les plus extravagantes peuvent être source de la meilleure inspiration. (Il sera temps plus tard de songer néanmoins à un certain équilibre dans le récit, être dans l’excès tout le temps finirait par lasser le spectateur.) Faites-vous votre film, littéralement ! Voyez des scènes, visualisez vos personnages, vivez des moments forts, entendez des dialogues qui accrochent…

Vous allez maintenant devoir sortir toute la quintessence de ce tourbillon d’idées. Réfléchissez avant d’écrire quoi que ce soit, sinon vous serez poussé uniquement par votre inconscient. Je sais que je brise l’artiste en vous en disant cela, mais sans réflexion, il n’y aura pas de récit cohérent, fort, et… compréhensible par les autres. Alors à moins que vous ne vouliez écrire que pour vous (et dans ce cas, la scénarisation n’est sans doute pas le bon choix), remettez l’hémisphère droit de votre cerveau sous contrôle, et basculez sur le gauche (vous pourrez relâcher la bride du côté droit plus tard…)

Sachez ce que vous racontez, ne vous dispersez pas. Vous êtes peut-être un génie, moi pas… Quand je me lance dans un projet, je dois l’exprimer clairement. J’ai des tas d’idées qui me viennent en tête, pleins de choses qui me motivent et que je voudrais explorer. Le plus dur est de n’en conserver qu’une et une seule qui sera LA ligne directrice du récit. LE point de départ de l’aventure et à partir duquel tout va se construire sans parasitage. Si vous avez beaucoup à dire, faites-le dans plusieurs récits, n’essayez pas de tout faire tenir dans un seul, vous y perdriez votre spectateur. En clair : choisissez vos batailles ! Trouver la bonne idée n’est pas toujours la partie le plus facile (contrairement aux idées reçues justement), mais c’est la plus amusante, alors profitez-en : explorez, triez, jetez… à la fin, il ne peut en rester qu’une. (Ça , c’est LE concept de base de « Highlander ».)

Prendre le temps de décanter le concept, le sujet, l’idée de base, afin qu’elle :

  • Soit facile à comprendre
  • Puisse tenir en une phrase ou deux
  • Soit provocatrice/intéressante/accrocheuse
  • Ait du caractère et du conflit
  • Soit unique, mais avec des éléments familiers

 En résumé Lire la suite de cet article »

6 étapes pour concevoir un scénario – LEXIQUE

Publié par Kanata le 19 mars 2012
Ceci est l'article 2 sur 9 de la série 6 étapes pour concevoir un scénario

Parce que la scénarisation à ses propres codes, ses propres mots, et donne son propre sens à des termes plus courant, il est nécessaire de s’entendre sur le vocabulaire qui sera utilisé au court de cette série. Avant de nous lancer dans le vif du sujet, je vous livre donc… le Lexique !

Acte = voir « Structure en trois actes »

Action = au sens global : ensemble des agissements du protagoniste pour atteindre son objectif. Au sens local : ensemble des agissements d’un personnage pour atteindre son objectif local.

Arène = au sens général, il s’agit de l’univers (spatio-temporel) où va majoritairement évoluer le protagoniste au long du deuxième acte (elle peut alors être assez générique). Au sens local, il s’agit d’un décor significatif pour une séquence ou une scène (elle doit alors être spécifique et être exploitée au mieux par l’action).

Caractérisation = création des personnages. Pas au sens « fiche signalétique » du terme, mais au sens « mise en avant de leur personnalité ». C’est un point capital à ne pas négliger, vous devez connaître vos personnages pour mieux comprendre leurs réactions.

Climax = c’est le nœud dramatique qui apporte la réponse dramatique de l’objectif général. Après le climax débute le troisième acte.

Climax médian = avec certaines structures d’action (deuxième acte) en deux parties, il peut y avoir un nœud dramatique particulier appelé le climax médian qui sépare les deux parties distinctes de l’action (vol + fuite, évasion + vengeance…) Généralement au milieu du deuxième acte, le climax médian relance l’action (attention, l’objectif reste le même, il y a respect de l’Unité d’action).

Conflit = le conflit naît et se construit par l’opposition entre un objectif et les obstacles qui jalonnent la route pour atteindre ledit objectif. Il peut être « statique » (le personnage reste passif) ou « dynamique » (le personnage réagit). Le second doit être le plus utilisé pour dynamiser un récit.
Exemple de conflit statique : Toute victime passive d’un kidnapping.
Exemple de conflit dynamique : Lino Ventura dans « la 7e cible » (qui décide de prendre les devants plutôt que de céder au chantage)

Coup de théâtre = c’est un nœud dramatique qui prend le spectateur par surprise (et éventuellement les personnages aussi). En cela, c’est un peu comme si cette fois nous étions les victimes d’une ironie dramatique (on nous a caché des choses).

Crescendo = construction du récit qui place des obstacles (et donc du conflit) croissants sur la route du protagoniste.

Deus ex machina = événement inattendu et improbable qui vient aider le protagoniste à surmonter un obstacle. Autrement dit : un manque flagrant de préparation, une forme à éviter donc.
Exemple : l’interruption in extremis du compte à rebours dans « independance Day » rendue possible en… branchant un Mac dans une console alien… (ça c’est du plug’n play…)

Deuxième acte = voir « Structure en trois actes »

Diabolus ex machina = événement inattendu et improbable qui vient barrer la route du protagoniste sans raison apparente. S’il peut être utilisé dans le premier acte comme incident déclencheur, il est à bannir par la suite pour les mêmes raisons que le deus ex machina : c’est un manque de préparation.

Dynamique = type de conflit contre lequel un personnage agit ou réagit.

Enjeu = ce qu’un personnage a à perdre ou à gagner s’il atteint son objectif. Par exemple, dans une course de voiture, l’objectif est de gagner, l’enjeu est la récompense du vainqueur (argent, gloire, ou femme si l’on en croit certains publicistes machos des années 90).

Externe = se dit d’un obstacle qui n’a rien à voir avec le personnage auquel il barre la route. Il est le facteur d’événements extérieurs au personnage (catastrophe naturelle, accident fortuit, maladie…). Ce sont les obstacles les plus « faibles » en terme de dramaturgie, car non induits par le personnage lui-même. Attention, l’obstacle externe d’origine interne est une variante où la cause est pour partie liée aux agissements du personnage (si la maladie est un cancer et que le personnage est un gros fumeur par exemple).

Fantôme = évènement passé qui hante un personnage.

Général = global, à l’échelle du récit au complet (par opposition à « local »).

Global = voir « général ».

Histoire = Des faits relatés à autrui. Contrairement au récit, l’histoire est factuelle.

Incident déclencheur = C’est le nœud dramatique unique (ou résultant d’un groupe de nœuds liés les uns aux autres vers un apogée) qui oblige le protagoniste à adopter une ligne de conduite particulière différente de sa routine. Il est crucial, c’est lui qui plonge le protagoniste dans le deuxième acte en l’obligeant à se fixer un objectif.

Interne = se dit d’un obstacle dont la source est le personnage lui-même de par sa caractérisation ou ses agissements. Ce sont les obstacles les plus « forts », car ils forcent le personnage à se dépasser ou surmonter ses erreurs. Lire la suite de cet article »

6 étapes pour concevoir un scénario – OUVERTURE

Publié par Kanata le 19 mars 2012
Ceci est l'article 1 sur 9 de la série 6 étapes pour concevoir un scénario

Ouverture – Les fondamentaux

Vous vous souvenez de la série d’articles « 10 étapes pour concevoir un roman de fiction » ? Eh bien, je réitère, mais cette fois, avec la conception d’un scénario.

NOTE : ami romancier, ne passe pas si vite ton chemin, il y a beaucoup à glaner pour toi ici. Et je ferai plus tard une récap hybride pour explorer le meilleur des deux mondes.

 Même travail en arrière-plan : une reprise complète de mes notes accumulées depuis des années sur le sujet, indigestes, compréhensibles de moi seul – et encore… – pour arriver à une fiche synthétique de 6 pages (3 pages de « méthode », et 3 pages de lexique, car la scénarisation est un univers avec un vocabulaire bien à part).

Cette nouvelle série d’articles se propose de détailler la méthode relative à cette fiche au long de 9 articles qui seront composés ainsi :

  • Cette ouverture, pour cadrer le contenu et les attentes
  • Le lexique – une fois n’est pas coutume il sera dévoilé au début pour vous permettre de suivre les articles convenablement.
  • Un article pour chacune des 6 étapes de la méthode
  • Un fondu au noir pour conclure le tout, mettre les annexes, références et documents

Même avertissement que précédemment, je n’ai pas la connaissance infuse, ce qui va suivre est le fruit d’années à glaner des infos sur la scénarisation et la structure dramatique, majoritairement outre-Atlantique, mais amplement pondérées par des ressources francophones (je me suis notamment payé toute la traduction des termes, parce que mes notes et brouillons étaient tous en anglais…) Du partage donc, rien de plus, et inutile de vous connecter sur votre compte PayPal, c’est gratuit (et pas seulement l’ouverture, les autres articles aussi 😉 )

Si j’ai une ressource principale à citer sur ce coup-là, c’est Aristote, qui sera crédité avec mes autres sources.

Sur ce, amorçons la bobine. « silence, on tourne ! » :

L’effort temps à investir est évidemment dépendant du projet. Je vous annonce une fourchette de 100-125 h qui représente la phase de préparation pour un récit classique sans trop de recherches et mené par un scénariste en herbe. Oui, « préparation », je vous le confirme, vous n’aurez pas écrit une seule ligne de votre premier jet en sortant de cette méthode… Et ce n’est rien. Plus vous passerez de temps sur cette phase de conception, et meilleur sera votre script. Il n’y a pas de victoire rapide dans ce domaine, ce n’est pas un jeu d’arcade, c’est un jeu de rôle en ligne… ça n’en finit pas de progresser… Lire la suite de cet article »

De l’intérêt des corrections

Publié par Kanata le 18 mars 2012

Il n’y a pas que pour les romans que la correction est importante. Rien que cette semaine, pas moins de 3 publicités du métro parisien sont victimes de ne pas avoir revu la cohérence entre le fond et la forme, ce qu’elles montrent et ce qu’elles disent:

Chez Go sport on nous vante un vélo sans chaîne de vélo… sauf que sur la photo, à travers le drap, on voit nettement la chaîne… => FAIL !

Au bon marché, on nous promet un “moment de style exclusif“… La pose du mannequin est équivoque, c’est vrai qu’on ne fait pas assez d’efforts pour la mode des bossus et des polios, quel style ! Merci au Bon Marché de leur réserver une ligne exclusive… => FAIL !

Le BHV invente la machine à remonter dans le temps. Avec leur invention, ils nous offrent “les 6 jours du bazar” du 7 au 24 mars (soit durant 18 jours…) => EPIC FAIL !!

Arriver à faire de telles erreurs de cohérence en une phrase et une image… Je me dis qu’on n’est pas près d’avoir de la concurrence dans le domaine du roman de la part des publicistes…

Les cinq doigts de la main

Publié par Kanata le 13 mars 2012

Un autre retour dans la foulée avec Calmann Levy. Je dois dire que c’est le premier qui me donne vraiment l’impression d’avoir été lu. Au moins le manuscrit a été manipulé et même étiquetté.

Le manuscrit repart dès demain chez Seuil.