Sur la route, c’est chacun pour sa peau. Être le premier au feu, au stop, au rond-point, faire des queues de poisson, grignoter une place… tout est permis. Mais certains décident aussi de passer outre ces comportements, et de faire un bout de chemin ensemble. Pour partager leur temps, économiser, polluer moins, être plus zen… On appelle ça le covoiturage.
Chez les écrivains, c’est pareil. Les rêves de réussite facile, de best-sellers, de revenus imposants… tous les pillages sont permis. Là aussi, il a ceux qui prennent du recul, et qui essaient de paver la route pour signaler les embuches. Pour partager leur maigre expérience, se donner un coup de boost quand le moral est dans les chaussettes, peaufiner leurs mots, être plus à l’aise avec leurs inspirations… J’ai envie d’appeler ça du colecturage.
C’est exactement ce qu’Yves-Daniel Crouzet et moi-même faisons en ce moment.
Après avoir partagé nos projets respectifs en mars dernier à Bagneux (salon Zone Franche), nous n’avons eu de cesse que de nous suivre. Dans notre rythme, dans nos traversées du désert, dans nos longues séances de réécritures et de corrections… Par blogs et pages Facebook interposés, on s’est rendu compte que nous finissions nos manuscrits en même temps. Du coup, je lis son « samouraï déglingué » et il lit mon « Marqueur 26 ». Ni lui ni moi ne sommes portés sur les grands sentiments (surtout lui, c’est un sanguinaire… SOS, SOS, je tape ce message sous la contrainte, si vous lisez ceci, appeler vite la police, je suis séquestré dans une cave humide, régulièrement roué de coups et… mince, il arrive… non, pas la batte de baseball !!) mais je trouve ça sympa 😉
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