L’étape 3 – La 4e de couverture (de conception) (1h)
On commence donc à bâtir brique par brique… En reprenant l’accroche et l’approche de l’étape précédente, il faut maintenant développer un paragraphe complet pour résumer l’histoire. Pour se faire, il faut intégrer du CONFLIT. C’est très important le conflit, c’est ce qui fait vivre un récit. Il devrait toujours y en avoir dans une scène ou un chapitre, que ce soit un problème à résoudre, une tuile pour le héros, un désaccord entre personnages, ou autre : bâtissez sur le conflit, c’est le ciment des histoires.
Idéalement, vous étofferez la phrase de l’accroche en un paragraphe qui sera lui-même composé de 5 phrases. Pourquoi 5, me direz-vous ? Eh bien, parce qu’il est temps de rencontrer les méandres du storytelling 101 et la raison pour laquelle cette méthode est ciblée pour les romans de fiction.
Storytelling 101
Quèsaco ? En bon français j’imagine que cela donnerait « Les bases de l’art pour raconter une histoire ». Le « 101 » est dû à la codification des cours en Amérique du Nord, le premier chiffre représente le niveau du cours et les deux seconds la leçon. Donc Niveau 1, leçon 01 (101) représente toujours le B-A-BA d’une discipline.
Loin de moi l’idée de vous faire un cours magistral sur la chose, je ne suis d’ailleurs pas habilité à le faire. Mais je vais dans la suite de cet article utiliser quelques structures classiques en rapport avec ce que j’utilise pour mes propres écrits. Mes sources sont pour la plupart anglo-saxonnes (et basées sur la scénarisation), si vous avez des équivalents francophones et plus généraux du point de vue littéraire, n’hésitez pas à partager.
Si le sujet vous intéresse, la plus grande partie de mon expérience vient d’ouvrages d’écriture scénaristique américains que voici :
Deux structures de base
ATTENTION ! J’entretiens moi-même une relation haine/amour très étroite avec ce qui suit. Je ne suis pas un fervent défenseur de suivre ces structures aveuglément (écrire de la fiction, pour moi, reste un acte créatif, et l’histoire une entité à part entière qui peut et doit imposer ses besoins à son auteur… N’empêche qu’il faut bien commencer quelque part). Je ne suis cependant pas non plus du camp de ceux qui relèguent le tout aux ordures sous couvert de « l’art est maître » et bafouent sciemment chacune des « règles ». En toute honnêteté j’ai lu bien plus d’excellents bouquins et vu de très bons films suivant ces règles plutôt qu’essayant de les saper toutes. Quant aux chefs d’œuvres, ils sont le travail de génies qui arrivent à jouer avec les règles (mais jamais en les bafouant toutes…) et comme il y en a un ou deux par générations, je crois qu’on peut convenir qu’ils ne sont pas concernés par ce débat 😉
Pour nous auteurs en herbe – quel que soit notre âge – la chose est assez incontournable, même si personnellement, en cas de conflit majeur, je suivrais toujours la voie de la création. De plus vous savez quoi ? Ces structures ne sont que le résultat de longues réflexions et observations d’histoires existantes et force et de constater : ça colle pas mal, et si bien souvent je bouge une scène de place pour « respecter le schéma »… comme par hasard, le récit coule en général bien mieux…
Rebelle ! Suis un brin de sagesse : avant de bafouer les règles, assure-toi de les avoir comprises et maîtriser. Ton acte n’en aura que plus de valeur…
La structure en 3 actes
Ou l’archétype des scénarios américains… (Bon, c’est grec quand même à la base, un modèle d’Aristote pour le théâtre, faudrait pas que nos cousins d’Amérique se l’approprient.) Je vous le dis tout de suite, c’est celle-ci qui me fait frémir. Mais ne la rejetez pas avant de l’avoir testée ! Apprenez à la connaître avant de la décrier, des bestsellers sortent toutes les semaines en suivant cette structure. He oui, je sais que « bestsellers » n’est pas forcément équivalent de « grand art »… hum… hum… surtout dans l’édition française dernièrement… Mais là je suis à l’aise avec mes choix : je fais du roman populaire, pas du Goncourt !
Bref la structure en 3 actes c’est Début -> Milieu -> Fin avec un tournant décisif entre chaque. Pour un roman, on préfère parler en « écueils » plutôt que « tournants » car nous n’avons aucun artifice visuel ou acoustique pour dynamiser le Milieu qui est plus long, et on ajoute donc en général un écueil au milieu du second acte. N’oubliez pas, écueil, blocage, obstacle, éléments perturbateurs, déclencheurs ou choix, appelez cela comme vous voulez, mais il faut bâtir sur du CONFLIT .
La structure « 3 écueils et une fin »
Les transitions sont moins marquées, il n’y a pas « d’actes » à proprement parler, mais toujours du CONFLIT !
L’idée est ici d’être progressif (donc environ 25% du récit pour chaque étape) et de développer à chaque fois la venue du prochain problème (ou écueil) et ce jusqu’à la résolution finale. On voit donc bien que le conflit fait avancer l’histoire. D’ailleurs, si le premier écueil peut être fortuit, les suivants devraient découler des actions des personnages eux-mêmes qui en essayant de progresser enveniment les choses. Éviter les interventions divines après le premier écueil, le restant du conflit devrait se construire par la trame et les actions de vos personnages.
Le paragraphe
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1 phrase de présentation et mise en place du récit
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1 phrase pour l’écueil 1
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1 phrase pour l’écueil 2
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1 phrase pour l’écueil 3
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1 phrase pour conter la fin
Soit le fameux total de 5 phrases.
Avec ce paragraphe, vous avez maintenant une idée générale du roman. Rappelez-vous, 1 paragraphe de 5 phrases… normalement cela ne devrez pas vous donner des masses de détails, ce n’est pas le but, donc essayez de ne pas y passer beaucoup plus d’une heure.
Encore une fois : inutile d’analyser à outrance, laissez-vous guider, cela devrez être plaisant comme exercice, vous mettez juste vos idées sur papier pour le moment. Pas besoin pour ce paragraphe d’être parfait, vous aurez l’occasion d’y retourner et de le peaufiner au fur et à mesure que l’histoire prendra forme dans les étapes suivantes. TOUJOURS revenir en arrière et modifier les étapes précédentes quand une idée change ou s’affine. (Par exemple, écrire ce paragraphe peut avoir quelque peu ébranlé votre certitude sur l’accroche de l’étape 2… Pas d’hésitation, modifiez-la pour refléter votre nouvelle approche). Lire la suite de cet article »
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